La Commission européenne et les autorités de régulation des télécommunications des 25 Etats membres de l'UE entendent privilégier une "approche souple" et sans réglementation excessive de la téléphonie sur IP pour favoriser le développement de ce marché jugé prometteur.
Réunis jeudi et vendredi à Bruxelles, les régulateurs européens ont souligné dans une déclaration commune leur volonté de "faciliter le déploiement de la téléphonie sur Internet et son utilisation à une large échelle en Europe", où cette nouvelle technologie reste encore marginale.
La commissaire européenne chargée du secteur, Viviane Reding, a renchéri en se disant "convaincue" que la Commission et les régulateurs nationaux "veilleront à ce que dans l'ensemble de l'UE, le déploiement des nouveaux services" de ce type "ne soit pas entravé par des obstacles réglementaires".
"J'entends soutenir fermement une approche ouverte et favorable à la concurrence à l'égard de la voix sur protocole internet dans les 25 Etats membres", a-t-elle assuré dans un communiqué.
La téléphonie sur IP (internet protocol), également appelée "voix sur IP", est une nouvelle technologie qui permet de passer des appels par le biais d'une connexion internet au lieu d'une ligne téléphonique.
Le mécanisme utilisé s'apparente d'assez près à celui des courriels ou des systèmes de messagerie instantanée. Le signal vocal à partir du téléphone est numérisé et véhiculé sur l'internet avant d'être reconverti au bout de la ligne à l'arrivée de l'appel.
"La voix sur protocole internet a le potentiel de changer radicalement la structure actuelle du marché", ont souligné à Bruxelles les régulateurs européens.
Jusque récemment, la voix sur IP était avant tout une technologie de niche, comme le courrier électronique ou l'internet il y a une dizaine d'années, mais elle commence peu à peu à toucher le grand public et les entreprises, attirées par le coût réduit des appels passés par ce biais.
Selon les chiffres de la Commission européenne, les utilisateurs de ce nouveau mode de communication ne sont que 220.000 environ en France, moitié moins en Allemagne et seulement 50.000 au Royaume Uni, contre 4,9 millions au Japon et 1 million aux Etats-Unis.
La Commission attend du développement de l'implantation et de l'utilisation de la voix sur IP qu'il favorise l'émergence de nouveaux services et encourage la concurrence entre les pourvoyeurs de trafic téléphonique via internet et les opérateurs classiques, le tout au bénéfice des consommateurs.
Bruxelles entend s'appuyer sur la volonté commune affichée cette semaine par les régulateurs et les résultats d'une consultation publique lancée en juin 2004 pour édicter d'ici la fin de l'année des "lignes directrices" sur les moyens de réguler le marché sans obérer son expansion.
a suivre